Vélo électrique

L'EMC 102 d'Eazy mouv

Présentation

Il s'agit du vélo à assistance électrique que j'ai acheté en 2005. Pourquoi? Principalement parce que c'est l'un des vélos à assistance électrique les moins chers du marché. Pour un premier vélo à assistance électrique, je voulais limiter le risque d'investir une fortune au cas où je serais déçu.

Pour la petite histoire: j'ai été tellement conquis que je suis passé en 2007 à un modèle plus haut de gamme, le Batavus Padova Easy.

L'EMC 102 d'Eazy mouv possède un moteur de 240 W (pratiquement le maximum autorisé pour un vélo à assistance électrique), trois vitesses mécaniques et un sélecteur d'assistance électronique. Vous pouvez consulter ses autres caractéristiques techniques sur la page du constructeur.

Les trois vitesses mécaniques permettent de démarrer en côte plus facilement (grand pignon), d'accompagner le moteur sur le plat (pignon moyen, jusqu'à environ 20 km/h), ou d'accélerer sur le plat et les descentes (petit pignon, jusqu'à environ 27 km/h).

Le sélecteur d'assistance électrique possède trois positions:

L'équipement standard de l'EMC 102 est très complet:

En outre, un manuel d'utilisation très complet est fourni avec. Il détaille l'utilisation du vélo, les différents réglages que l'on peut y apporter, donne des astuces pour une utilisation économe de l'assistance, et indique comment effectuer les réparations les plus courantes.

Le prix de l'EMC 102 varie selon les revendeurs. J'ai acheté le mien pour 690 €.

A noter: il existe une version sans les vitesses mécaniques (un seul pignon) et sans sélecteur d'assistance (le mode standard est toujours activé). Elle coûte 100 € de moins.

La batterie fournie se recharge 350 fois d'après le fabricant. Ensuite, elle commence à perdre de ses performances. Le prix d'une batterie supplémentaire est de l'ordre de 100 €, ce qui fait que la batterie coûte plus cher que l'électricité que l'on met dedans. Le coût au km reste toutefois minime comme le prouve le calcul suivant.

L'autonomie d'une charge annoncée par le constructeur est de 30 à 60 km. Pour ma part, j'ai une moyenne de 50 km. En comptant 350 recharges, je peux donc parcourir 17500 km avec une batterie. Les 350 charges me coûteront environ 0,03€ € chacune (tarif heures pleines d'EDF), soit 10,5 € pour les 17500 km. Les 17500 km me coûteront donc 110,5 € batterie et électricité incluses, ce qui fait 0,63 €/100 km. Le coût en énergie et batterie est donc plus faible que pour les engins à moteur thermique, même les solex.

Premier tour

J'ai effectué mes premiers kilomètres avec l'EMC 102 dans Paris et sa banlieue sud. Mes premières impressions étaient les suivantes.

C'est un vélo. Il se manie exactement comme un vélo classique, je ne suis donc pas du tout dérouté.

C'est un engin à moteur. J'ai l'impression d'être en tandem avec un cycliste puissant qui pédale dès que je le souhaite.

C'est un vélo. Il ne fait aucun bruit. Je suis en contact intégral avec mon environnement, et je profite de cette promenade dans Paris. Je suis libre.

C'est un engin à moteur. Je ne ressens pas les petites côtes qui sont sur mon chemin, ni l'effet du vent.

C'est un vélo à moteur. A l'arrêt il se manœuvre plus difficilement qu'un vélo classique, mais beaucoup plus facilement qu'une mobilette ou un scooter.

A l'usage

J'ai déjà parcouru 200 km avec l'EMC 102. Voici mes impressions plus complètes, en attendant de vous en dire plus dans quelques mois.

Les Plus

J'ai un vrai plaisir à rouler. L'EMC 102 m'assiste dès qu'une difficulté se présente ou quand je veux me reposer.

Je roule plus. L'EMC 102 est un moyen de transport très agréable, du coup je le prends pour tous les trajets qui le permettent. Je roule beaucoup plus avec que si j'avais un vélo classique. Finalement, je me dis qu'il est bon pour ma santé car je tourne toujours les pédales (souvent dans le vide, pour ne pas faire d'efforts), je force de temps en temps, et mon rythme cardiaque reste bas et très régulier.

Je fais souvent les couses avec. Le transport d'objets lourds ne pose pas de problème puisque je n'ai pas à pousser plus sur les pédales.

J'ai rajouté des accessoires. Des sacoches, un rétroviseur et un écarteur de danger. Le poids et la résistance au vent ne changent rien pour moi.

J'ai la sensation d'utiliser un home trainer: que la route soit plate, monte ou descende, que le vent souffle ou non, je choisis si je veux faire un petit effort, un gros effort, ou ne rien faire.

Ma condition physique s'est améliorée. Quand je fais du vélo de route le week-end (sans assistance, cette fois), je peux aller plus loin, plus vite.

Le vélo se met facilement dans le coffre d'une voiture (en gardant le coffre entr-ouvert pour ne pas démonter la roue avant). Du coup, quand je vais louer une voiture, le point de location peut être à quelques kilomètres sans que cela soit un problème.

La batterie est amovible. Cela me permet de la recharger chez moi sans devoir monter le vélo.

L'entretien est facile. On trouve des parties de vélo standard et quelques pièces électroniques qui ne devraient pas poser de problème. La maintenance courante (graissage des câbles, de la chaîne) sera très facile. Je ne dépends pas d'un garagiste.

Il ne fait aucun bruit et ne dégage aucune odeur. C'est très agréable, car après un trajet en scooter on sent le gaz d'échappement. Pour les piétons qui ne m'entendent pas arriver, j'ai la sonnette.

Le prix de revient est dérisoire. Je n'ai pas à payer de parking chez moi, pas de stationnement payant, pas d'assurance, pas d'entretien, le seul coût étant 0,63 € aux 100 km en comptant l'électricité et la batterie (voir Présentation pour le calcul). Son prix d'achat sera très vite amorti par rapport à celui d'un scooter.

Je roule écolo. Je fais maintenant des déplacements que j'aurais autrement effectué en métro, scooter, voiture ou taxi. Des modes de transport beaucoup plus énergivores. Finalement, c'est le geste le plus facile et efficace que j'aie pu faire pour notre planète.

Les moins

Le démarrage est repoussant. Puisque le moteur ne se met en marche que quand je pédale, je dois faire un quart de tour avec le pédalier pour le mettre en marche. Avec des arrêts fréquents en ville, c'est une gêne. Rien de bien méchant toutefois, ce n'est pas pire qu'avec un vélo classique (qui pèserait 10 kg de plus, car il y a la lourde batterie).

Les vitesses ne sont pas indexées. Il n'y en a que trois, mais je me bats parfois un peu pour trouver le pignon du milieu. Comme c'est celui que j'utilise le plus souvent, c'est agaçant.

L'EMC 102 est lourd. Sa batterie pèse 9 kg et il y a aussi le moteur. On ne le sent pas en roulant, car le moteur compense largement, mais c'est au démarrage et lors du stationnement que l'on sent les kilos en plus. Il y aura peut-être une batterie de performances supérieures pesant seulement 3 kg à la fin de l'année, j'attends vivement de l'essayer.

L'autonomie diminue fortement avec les fortes côtes. J'ai récemment choisi un parcours très vallonné (la coulée verte de Châtillon à Châtenay-Malabry) pour tester l'EMC 102, en le laissant travailler dans les côtes (je ne poussais pas), et je n'ai pu parcourir que 35 km. Ce n'est pas très étonnant car si le moteur de 240 W est à fond, la batterie (de 8 Ah x 36V = 288 Wh) ne peut l'alimenter que durant 1h12 en théorie.

L'indicateur de l'état de la batterie n'est pas très précis. Il permet de savoir à peu près ce qu'il reste, mais son affichage diminue dès que le moteur se met en marche, et d'autant plus fort que le moteur pousse fort. C'est probablement lié à la variation de tension aux bornes de la batterie lorsqu'elle fournit de l'énergie au moteur, mais un indicateur un peu plus intelligent serait le bienvenu (se basant sur les Wh consommés, pas sur la tension, par exemple).

La roue arrière semble difficile à démonter. Je n'ai pas eu à le faire, mais je redoute le jour où ça arrivera. Le moteur intégré à la roue et le porte-bagages ne facilitent pas les choses. Heureusement le pneu est relativement increvable grâce au produit intégré à la chambre. Heureusement aussi, il existe des chambres à air qui se mettent sans démonter la roue. Finalement, je ne vois pas pourquoi je la démonterais.

L'éclairage. Sur un vélo électrique, il est étonnant que l'éclairage livré soit à piles, indépendant. Sur les autres vélos à assistance électrique j'ai vu des dynamos (ce qui paraît encore plus bête, car on convertit l'électricité en mouvement, puis en électricité avec des pertes considérables) ou, des éclairages sur batterie. J'aurais voulu un éclairage sur batterie, pour éviter le problème du changement de piles. Le fabriquant m'a indiqué qu'il n'avait pas pu faire un éclairage sur batterie pour un problème d'homologation.

La longueur. L'EMC 102 est plus long qu'un vélo hollandais standard. C'est un détail qui peut avoir son importance. Chez moi, il ne tient pas dans l'ascenseur, et je suis obligé de l'y mettre à la verticale quand j'emprunte l'ascenseur. C'est une manoeuvre d'autant plus difficile que ce vélo est lourd.